Bernard Bourreau : « C’est un aboutissement »

Bernard Bourreau a été nommé entraîneur de l’Equipe de France professionnelle ce 31 juillet. Très motivé par ce qui devrait, selon ses propres mots, être son dernier grand défi, Bernard Bourreau a confié ses premières impressions à www.directvelo.com.

DirectVélo : Quelle est ta première impression suite à ta nomination au poste de sélectionneur de l’Equipe de France professionnelle ?
Bernard Bourreau : C’est un grand plaisir pour moi, mais aussi et surtout un véritable honneur. J’ai déjà eu l’occasion de m’occuper des jeunes talents durant de nombreuses années. Désormais, être le nouveau sélectionneur de l’Equipe de France professionnelle sera très certainement le dernier gros défi de ma carrière.  

Tu n'étais pas vraiment cité parmi les favoris à la succession de Laurent Jalabert…
En réalité, c’était un véritable objectif pour moi. Honnêtement, j’ai toujours aimé rappeler que je faisais partie de la maison, et que si on avait besoin de moi, ce serait avec grand plaisir. J’avais déjà eu l’occasion, par le passé, de faire comprendre que si l’on me jugeait utile au poste de sélectionneur national des Elites, je me présenterai.

« JE N'AIME PAS LE MOT RECOMPENSE »

Considères-tu cette nomination comme une récompense ?
Non, pas vraiment. Je n’aime pas le mot récompense et ce qu’il peut insinuer. Je préfère parler d’aboutissement, pour le travail effectué tout au long de ma carrière. Vous savez, je suis toujours très motivé à l’idée de pouvoir tenter de nouveaux challenges. Et pour le coup, celui-ci n’est pas le moins alléchant. Encore une fois, c’est un honneur pour moi d’avoir l’occasion de travailler à ce poste, après avoir travaillé aux côtés des Juniors et des Espoirs.

Pour combien de temps as-tu été nommé ?
Je devrais être le sélectionneur de l’Equipe de France pour les quatre prochaines années. Je suppose qu’il y a une certaine logique là-dedans. Quatre ans, c’est le temps qui sépare deux Olympiades.  

Continueras-tu malgré tout de travailler avec les Espoirs ?
Je suis le sélectionneur de l’Equipe de France Espoirs depuis 2006 (pour deux titres de Champion du Monde de la catégorie avec Romain Sicard en 2009, et Arnaud Démare en 2011, ainsi que trois autres médailles d’argent, NDLR). Pierre-Yves Chatelon est à mes côtés depuis quelques temps maintenant. Ces derniers mois, l’objectif était clairement de le préparer à prendre mon poste. J’ai essayé de lui laisser une plus grande liberté, je voulais qu’il se débrouille (rires). C’est pour cela que l’on a sans doute vu Pierre-Yves plus présent sur le terrain cette saison, notamment sur les classiques. De mon côté, je préparai déjà mon arrêt. J’avais déjà pas mal œuvré et je voulais que Pierre-Yves prenne les rênes. Cela étant, je n’en ai pas encore tout à fait terminé avec les Espoirs…

C’est-à-dire ? Tu seras présent sur le prochain Tour de l’Avenir ?
Je vais accompagner l’équipe sur le prochain stage. Ensuite, j’accompagnerai effectivement les Espoirs à l’occasion du Tour de l’Avenir, mais uniquement sur les premières étapes.

« LA PRESSION, CE N'EST PAS NOUVEAU POUR MOI »

Avant de partir à la rencontre des meilleurs coureurs professionnels…
Exactement. Pour être honnête, je n’ai pas encore une véritable idée de mon programme. Je ne sais pas sur quelles courses professionnelles je me rendrai ces prochaines semaines, mais il est évident que je risque de pas mal bouger. Il va falloir se pencher sur la question très prochainement.  

Au-delà de la satisfaction de ta nomination, ressens-tu déjà une certaine attente ?
Bien sûr, les enjeux sont importants. Cela dit, la pression, ce ne sera pas nouveau pour moi (rires). Il ne faut pas considérer que les professionnels sont au-dessus de tout le reste. Etre sélectionneur de l’équipe Junior ou Espoir, c’est beaucoup de pression également. Je vais donc tâcher de faire de mon mieux. J’ai un bon mois pour préparer tout ça. Mais après, ce sera aux coureurs sélectionnés de se mettre la pression. Tout n’est pas entre les mains du sélectionneur. Ce sont les coureurs qui feront la course. Ce sont les coureurs, et seulement eux, qui devront se préparer de la meilleure façon possible en vue du Mondial.

Crédit Photo :  Etienne Garnier - www.velofotopro.com
 

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