Yann Guyot : « Toujours un chargeur de rechange »

Yann Guyot a remporté dimanche Bordeaux-Saintes, la deuxième manche de la Coupe de France DN1, devant deux de ses équipiers Rudy Barbier et Benoît Sinner. Après avoir digéré le succès et la gorgée de bulles qui va avec, le 1ère classe de l'Armée de Terre répond à www.directvelo.com.

DirectVélo : Comment as-tu fêté ta victoire ?
Yann Guyot : La victoire et le triplé, nous l'avons fêté ensemble sur le podium en débouchant le champagne et en profitant du moment sur un podium quasi 100% Armée de Terre. Nous avions de la route et nous sommes rentrés tard. Les excès, ce sera pour la fin de saison.

Préparation mentale personnalisée

Comment avais-tu préparé Bordeaux-Saintes ?
Depuis le retour de la première manche de Coupe de France (Grand Prix Souvenir Jean-Masse), je m'étais accordé une petite semaine. Du coup, avec mon entraîneur, nous avons planifié deux semaines assez intenses. Tout d'abord, pour retrouver un bon coup de pédale que je cherchais depuis le coup d'envoi de la saison. Puis, aussi, pour préparer tout particulièrement cette manche. 
Du coup, j'ai travaillé sur le vélo pour la condition mais également au niveau mental. En effet, depuis le début de l'année, nous nous préparons mentalement avec nos soigneurs qui nous font des séances personnalisées. D'ailleurs, je remercie toutes ces personnes qui sont importantes pour faire du bon travail ainsi que mon entourage et mes coéquipiers avec qui nous nous soutenons beaucoup cette année.

Un pour cinq

Cette année, vous vous découvrez plus tard dans le déroulement des manches de Coupe de France...
En fait, nous avions tendance à vouloir provoquer les coups en Coupe de France et nous nous faisions contrer au moment où la décision se faisait. Du coup, nous avons tiré les enseignements et changé complètement de stratégie.
Au briefing de Bordeaux-Saintes, les consignes étaient : un coureur de l'Armée pour cinq échappés et deux pour dix, selon les équipes représentées. Lorsque la première échappée s'est dessinée, nous avons analysé la composition et jugé qu'il fallait laisser faire. Nous étions venus reconnaître le circuit dans son intégralité, nous connaissions les endroits stratégiques, du coup, nous ne nous sommes pas affolés. Nous avions prévu de durcir la course à l'entrée du circuit pour éliminer des concurrents.

Dans l'équipe, il y a-t-il un coureur qui décide de la tactique ?
La tactique est donnée par le directeur sportif avant la course. Chacun avait un rôle précis. Bon, après entre la course et ce qui est décidé sur le papier, il faut s'adapter. Sur le vélo, c'est Benoît (Sinner) qui décide un peu ce qu'il faut faire. Il a l'expérience et la science de la course. Du coup, on s'appuie beaucoup sur lui.

« On nous taquine »

Est-ce que vous commencez à sentir que vous avez la pancarte dans le peloton ?
Avec le début de saison de l'équipe, c'est sûr que nous ne passons plus inaperçus. Pour le moment, on n'a pas eu le "malheur" de devoir rouler, donc nous n'avons pas eu trop de pression de la part des autres équipes. Mais on nous taquine beaucoup quand même. Il faut assumer notre nouveau statut. Toutefois nous sommes réalistes. Nous savons que ça peut changer du jour au lendemain. Nous avons la tête sur les épaules et profitons de ces moments.

Quel est le grain de sable qui pourrait vous faire perdre votre cohésion ?
Que le Famas s'enraye ! Mais nous avons toujours un chargeur de rechange.

Les Coupe de France dans le viseur

Dans ton palmarès, où places-tu ta victoire sur Bordeaux-Saintes ?
C'est une belle classique de début de saison et en plus une Coupe de France. Cela a donc forcément de la valeur. Je la place entre Manche-Atlantique, Plouay, le Championnat de Bretagne et la Roue Tourangelle. Mais je m'en rappellerai longtemps, surtout grâce à ce triplé.

Pour la suite de la saison, quels objectifs vas-tu privilégier ? Les classiques, les courses par étapes ?
Cette année, les profils des manches de Coupe de France me conviennent assez bien. Maintenant que nous occupons la première place, je vais essayer d'être le plus performant possible pour ces objectifs de l'équipe. 
Avec les années, j'ai remarqué que j'étais plus performant sur les courses d'un jour que sur les courses par étapes. J'ai souvent un jour de moins bien. Il faudrait que je rectifie cela pour pouvoir prétendre gagner une belle course par étapes. Mais j'ai deux-trois courses où je voudrais vraiment être présent donc je vais essayer de faire en sorte d'être là le Jour J.

Parler du Pays avec le Ministre

Quand Jean-Yves Le Drian (Ministre de la Défense et Morbihannais comme Yann Guyot) est venu rouler avec vous, t'a-t-il reconnu ?
Je l'avais déjà rencontré sur une course en Bretagne en juillet avec Julien Gonnet (lui aussi Morbihannais, NDLR). Quand nous avons roulé avec notre ministre, il se rappelait bien qu'il y avait des Bretons, donc ça faisait très plaisir.

Avez-vous pu parler un peu avec lui ?
Malgré tous ses gardes du corps, nous avons eu chacun la chance de pouvoir rouler avec lui. Evidemment, on a pu parler vélo et pour ma part, un peu de la Bretagne, surtout de l'endroit d'où nous sommes originaires. Je pense qu'il était content de pouvoir nous rencontrer en passionné de cyclisme qu'il est. Le vélo nous offre pas mal d'opportunités pour rencontrer les autorités. On en profite.

Retrouvez en cliquant ici la fiche wiki de Yann Guyot.

Crédit Photo : Freddy Guérin - www.photo-finish.com

 

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