Julien Guay ne s’attendait pas à redescendre si tôt dans les rangs amateurs, après deux saisons passées dans l’équipe continentale de Roubaix-Lille Métropole. D’autant que l’ancien sociétaire du Vendée U fut l’un des plus réguliers de la formation nordiste l’an passé. Recruté par Sojasun espoir-ACNC à l’intersaison, le coureur de 26 ans n’en est néanmoins pas aigri. Entouré de jeunes, il prend déjà son rôle de capitaine de route à cœur et démontre que la condition physique est déjà là, en témoigne sa 3e place sur la Ronde du Canigou. Avant de partir pour la première manche de la Coupe de France DN1, le Grand Prix Souvenir Jean-Masse, il a répondu aux questions de www.directvelo.com.
 
DirectVélo : Après deux ans chez les professionnels, que retiens-tu ?
Julien Guay : Durant mes deux années à Roubaix, j’ai pas mal appris. J’étais évidemment déçu de quitter les rangs pros, ne plus faire les manches de Coupe de France-PMU va me manquer notamment, une épreuve comme le Tour du Haut-Var aussi. Maintenant, je préfère tirer un trait, les derniers mois je ne prenais plus trop de plaisir sur le vélo puisque nous étions tous dans l’incertitude. Je n’étais plus dedans pour tout dire.
 
Pensais-tu ne pas être conservé au vu de tes résultats ?
Je ne m’attendais pas du tout à ne pas être conservé. Je l’ai su que début octobre, c’était déjà trop tard pour retrouver une équipe. Ce fut une période difficile à vivre. C’est vrai que j’étais un des plus réguliers de l’équipe, mais il me manquait la victoire. Ce n’est jamais simple de gagner chez les pros. Aux 4 jours de Dunkerque ou au Grand Prix de Plumelec en 2011, je n’étais pas très loin. Mais, je me dis que c’est un mal pour un bien finalement.
 
« Repasser pro l’an prochain »

Pourquoi as-tu décidé de rejoindre Sojasun espoir-ACNC ?
J’avais plusieurs contacts avec des DN1, mais je connais très bien Thibaut (Macé, le directeur sportif de Sojasun espoir-ACNC). C’est un de mes meilleurs potes (sourires) ! Et avec l’équipe continentale pro au-dessus, cette réserve est très bien structurée, avec un bon programme de courses, c’est un avantage. De plus, j’habite au Mans et le service de l’équipe à Noyal-Châtillon-sur-Vilaine (Ille-et-Vilaine) n’est pas très loin.
 
Te sens-tu en forme en ce moment ?
Pour l’instant, je me sens bien. J’ai réussi à déconnecter du vélo durant l’intersaison, je me suis marié et je suis parti en voyage de noces. Je suis revenu l’esprit libre, prêt à faire une grosse saison afin de repasser pro l’an prochain.

Quelles sont tes ambitions pour cette saison 2013, outre celle de repasser pro ?
Mes ambitions sont surtout de reprendre du plaisir sur le vélo, gagner le plus possible de courses et bien marcher en Coupe de France, le fil rouge de l’année. Une étape sur le Tour de Normandie, le Grand Prix de Vougy... ce sont des courses qui me conviennent bien.
 
« Il faudra être dans un grand jour ! »

Tu es arrivé dans une équipe composée uniquement d’espoirs, comment as-tu géré ta position ?
Certes, c’est une équipe de jeunes espoirs et je suis le plus âgé. Mais, cela ne me dérange pas plus que ça. J’ai un rôle de capitaine de route, ça me plaît bien de leur apprendre des choses. Le groupe est assez homogène, et les résultats sont déjà plutôt bons pour un début de saison.
 
En effet, il y a déjà eu des podiums...
Oui ! Nous nous sommes un peu loupés le premier week-end des Courses au Soleil, nous sortions du stage en Espagne et ce n’est pas forcément toujours évident. Après, les résultats ont été meilleurs, notamment sur les Plages vendéennes, où Frédéric Guillemot monte sur le podium, et la Ronde du Canigou avec la 2e place de Maxime Renault. C’est de bon augure pour la suite.
 
La suite, c’est ce dimanche pour le lancement de la Coupe de France. Quelle physionomie de course envisages-tu ?
J’ai été repérer le Grand Prix Souvenir Jean-Masse en janvier, car j’ai passé le 1er de l’an avec Julien Antomarchi (La Pomme Marseille). C’est un ami et il habite juste à côté. C’est vraiment un parcours difficile, et je ne vois pas une arrivée groupée. Je pense que ça sera une course d’usure, les trois dernières montées sur la fin vont faire mal aux jambes. Il faudra être dans un grand jour pour gagner.

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Crédit Photo : Carlos Meléndez - www.sportimagen.com