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Interview Cadel Evans : « Un environnement favorable »

L’Australien, deuxième en 2007 et 2008, remporte enfin le Tour de France pour sa septième participation
De notre envoyé spécial - 24 juil. 2011 à 00:00 | mis à jour le 24 juil. 2011 à 09:19 - Temps de lecture :
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« Un véritable travail d’équipe derrière moi », a tenu a souligné Cadel Evans maillot jaune au soir du contre-la-montre décisif à Grenoble  / MAXPPP
« Un véritable travail d’équipe derrière moi », a tenu a souligné Cadel Evans maillot jaune au soir du contre-la-montre décisif à Grenoble / MAXPPP

>> Cadel, dans quel état d’esprit étiez-vous au moment du départ de ce contre-la-montre ?

Tous les observateurs espéraient ce genre de scénario avec trois coureurs regroupés en une minute. Mais personnellement, j’étais assez confiant. Je me sentais bien même si ce n’était pas assez pour aller chercher la victoire d’étape à Tony Martin.

>> Aviez-vous tiré des enseignements de votre participation à ce contre-la-montre sur le Critérium du Dauphiné ?

Oui dans le sens où nous avions vu que ce chrono ne ressemblait à aucun autre. Il était technique et très dur avec de grandes parties montantes. Et cette difficulté allait être amplifiée par le fait que nous serions dans la dernière semaine du Tour avec un état de fatigue accrû. Surtout après les grandes étapes des Alpes.

>> Avez-vous eu peur de perdre ce Tour ?

Au moment de mon incident mécanique dans l’enchaînement Télégraphe-Galibier vendredi après l’attaque de Contador suivie par Andy Schleck. J’étais un peu inquiet vu l’écart quand nous avons abordé la descente du Lautaret. Même si j’ai essayé de conserver mon calme.

>> Paradoxalement, vous l’avez peut-être remporté quand Andy Schleck a attaqué dans l’Izoard ?

Andy a surpris tout le monde en attaquant de très loin. Ce n’était pas facile de réagir avec le vent de face. Mais à un moment donné, il fallait prendre ses responsabilités. C’est ce que j’ai fait à ce moment là sinon on risquait de tout perdre, moi le premier.

>> Finalement, vous aurez mis dix années pour remporter un Grand Tour en général et le Tour de France en particulier ?

Presque dix ans ! J’avais réussi à prendre le maillot rose sur mon premier Giro en 2002. Mais j’aurais mis deux années avant de véritablement réussir la transition complète entre mon passé de vététiste et devenir un coureur complet sur route.

>> Pouvez-vous nous expliquer vos différents Tours de France ?

En 2005, chez Lotto, l’équipe travaillait surtout pour mon compatriote Robbie McEwen pour les étapes et le maillot vert. En 2007, je termine deuxième en étant très proche de Contador. En 2008, tout le monde était convaincu que j’allais m’imposer par rapport à Sastre. Mais j’étais nerveux et en même temps, la chute que j’avais eu dans les Pyrénées sur la 8e étape m’avait vraiment secoué. J’avais des ecchymoses et j’étais rapé de partout. Je me suis vraiment demandé si j’allais pouvoir repartir. Cela m’a demandé beaucoup d’efforts pour tenir le coup et pompé pas mal d’énergie pour le dernier rendez-vous important sur le contre-la-montre où j’ai manqué de forces. En 2009, on n’en parle pas et l’année dernière, j’avais pris le maillot à Morzine sur la première étape alpestre avec 1’42’’ d’avance sur Contador mais je m’étais cassé le coude ce jour là.

>> Est-ce une revanche par rapport aux critiques qui avaient suivi votre défaite en 2008, notamment au sein de votre ancienne équipe Lotto ?

Je ne préfère rien dire sur ce sujet. Simplement, que j’ai trouvé depuis chez BMC un environnement favorable où tout a été réalisé pour me placer dans d’excellentes conditions. Ce qui a fait la différence sur ce Tour, c’est la cohérence du choix de l’équipe et sa cohésion pour m’entourer parfaitement et me placer dans d’excellentes conditions avant la montagne.

C’était un véritable travail d’équipe avec aussi davantage d’expérience de mon côté. Tout a été planifié chez BMC. Même pour m’offrir le meilleur vélo à ma disposition sur ce chrono en tant que constructeur de cycles. Tout le monde a travaillé dur pour ce résultat.

>> Y-a t-il un avant et un après Evans suite à votre titre mondial à Mendrisio en 2009 ?

Pas spécialement. Simplement, je le répète, un environnement optimal est désormais à mes côtés. Et nos résultats sont la conclusion de cette alchimie. John Lelangue, notre manager, n’est pas quelqu’un de nerveux. Il me calme.

>> On imagine que l’émotion est grande après la disparition d’Aldo Sassi l’hiver dernier ?

J’ai découvert le Tour il y a 20 ans avec Indurain. Mais M.Sassi a été le premier à véritablement croire en moi, peut-être bien plus que moi à l’époque. Il a été plus qu’un entraîneur pour moi. On est passé à six kilomètres de sa maison en Italie sur ce Tour. J’aurais vraiment envie qu’il soit encore là pour partager ce moment avec moi et l’équipe.

>> On vous a toujours présenté comme l’un des baromètres du peloton pour un cyclisme propre ?

Je ne préfère pas m’étendre sur la question. J’ai toujours pratiqué mon sport selon ma philosophie. Ce que je pense des autres ou ce que les autres pensent de moi, je ne veux pas m’étendre là-dessus.

>> En Australie, c’est la fête. Personne n’est couché et le Premier ministre a décrété un jour férié ce lundi ?

C’est vraiment incroyable qu’il décide cela par rapport à un évènement sportif et j’en suis très touché. Mais je n’ai aucun retour sur ce qui se passe dans mon pays. Pour l’instant, ce qui m’importe, c’est de retrouver l’ensemble de mon équipe pour fêter cela avec eux. Même s’il reste une dernière étape...

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