Le Télégramme: Votre dernier Tour de France date de 2007. Ça fait quoi de revenir quatre ans plus tard? Sébastien Hinault: «Ça me fait plaisir. Faire le Tour avec un passage à domicile près de chez moi, ça compte énormément. En 2008, lors du dernier passage à Saint-Brieuc, je n'avais pas pu faire le Tour. Là, je pensais juste que l'occasion ne se représenterait plus.» Ce sera votre dixième Tour. Si vous regardez derrière vous, quels sont vos meilleur et plus mauvais souvenirs? «Mon meilleur souvenir remonte à 2001 quand j'ai gagné le contre-la-montre par équipe avec O'Grady, qui était maillot jaune, Voigt, Hushovd, Julich, Vaughters... Mon plus mauvais souvenir estmon abandon en 2004 surune chute dans la descentedu col de Puy Marie et aussima non-participation auTour2008, alors qu'il y avaitune arrivée chez moi, à Saint-Brieuc.» À quoi devez-vous votre sélection sur le Tour? «À un ensemble de choses. Je ne marche pas trop mal en ce moment. Et puis, j'ai de l'expérience: je connais bien l'épreuve et je sais gérer trois semaines de course.» Quel rôle jouerez-vous au sein de votre équipe AG2R? «Dans la première semaine, je vais avoir un rôle de sprinter pour les arrivées qui correspondent à mes qualités. Il y en a quatre ou cinq dont la première. Ce sont des étapes pour puncheur avec des arrivées en côte.» Pensez-vous que le classement par équipes est dans les cordes d'AG2R? «C'est le gros objectif de l'équipe (Gadret, Riblon, Kadri, Roche, Dupont...). Mais il y a aussi Radioshack qui, sur le papier, a un effectif plus fort. Mais avec de la réussite, on peut le gagner.» Sur le plan personnel, que visez-vous? «J'espère une victoire d'étape. Et à choisir, j'aimerais gagner celle qui arrive au Cap Fréhel. C'est une arrivée qui me convient. Le parcours est difficile avec plein d'endroits pour attaquer sur des petites routes. Je pense que la connaissance du parcours peut jouer en ma faveur, même s'il faudra avoir les jambes...» À 37 ans, est-ce votre dernier Tour? «Je ne sais pas, mais je vais le faire comme si c'était le dernier. Je veux vraiment en profiter. L'année prochaine, c'est presque sûr, je serai encore sur le vélo. Tant que j'aurai du plaisir, même s'il faut éviter de faire l'année de trop...» Vous préparez déjà votre reconversion... «Oui. Je vais reprendre le magasin de cycles de Daniel Blouet, à Saint-Brieuc. Il part à la retraite à la mi-septembre. Dès octobre, ma femme va s'en occuper.» Au jeu des pronostics, qui, selon vous, va gagner le Tour et quel Français voyez-vous briller? «Contador, même si c'est dommage que cette affaire de dopage ne soit pas réglée avant le Tour. Du côté des Français, je vois bien Thomas Voeckler et Sylvain Chavanel pour gagner une étape et Jean-Christophe Perraud pour le classement général.»
