Miguel Martinez : Oui. Ce sera officiel ce vendredi lors de la présentation de l’équipe. J’ai été étonné par l’accueil que j’ai reçu de la part des gens du team et du public. En Belgique, on aime les noms, les coureurs qui ont un palmarès. J’étais au salon de Courtrai il y a peu et c’était vraiment incroyable de voir tant de monde sur notre stand. J’ai également eu l’occasion d’aller voir un cyclo-cross avec Sven Nys. Les Belges sont des malades du vélo.
V. V. : Tu t’es donc engagé avec le team G-Skin Deforche. Comment tout ça s’est mis en place ?
M. M. : J’ai amené mon sponsor personnel Atalian (une grosse société de services) dans le team. Le nom de la société figurera d’ailleurs sur nos maillots. L’Hexagonal aussi me soutient dans ce nouveau projet qui est prévu pour durer jusqu’en 2012. J’aurai également toujours mes partenaires perso comme Oakley et Sidi.
V. V. : De quels moyens tu disposeras ?
M. M. : J’ai une enveloppe globale pour la saison qui me permet d’intégrer mécano et kiné. Ce budget me permet d’aborder 2010 en toute sérénité, avec des moyens suffisants. Je peux me préparer l’esprit tranquille, sans avoir l’esprit perturbé par des problèmes extérieurs.
V. V. : Tu rouleras sur un vélo Granville : tu peux en dire plus ?
M. M. : Ce sera le modèle Fuse, en carbone. J’auria une certaine marge de manoeuvre pour l’équipement, notamment au niveau de la visserie que je veux en titane. Approximativement, le vélo devrait faire 8,9 kg.
V. V. : Sur quelles courses te verra-t-on cette saison ?
M. M. : Les Coupes de France et du Monde, l’Hexagonal et le Tour de l’Ain, mais aussi quelques courses en Belgique. Je ferai aussi probablement la Maremma Cup en début de saison et peut-être la Transmaurienne en août. ça devrait me faire une trentaine de courses dans l’année, c’est un bon programme.
V. V. : Qu’est-ce que tu réponds aux sceptiques qui ne croient plus au retour de Miguel Martinez ?
M. M. : J’ai envie de faire un vrai come-back ! Et contrairement aux fois précédentes, toutes les conditions sont réunies pour que ça marche. Si ça ne va pas, je n’aurai pas d’excuse.
V. V. : Où tu en es physiquement ?
M. M. : J’ai passé un test d’effort au début du mois qui a révélé d’excellents résultats. J’ai une VO2 max de 83, ce qui est rare à cette période de l’année. Je fais le métier à fond et je ne pense qu’au vélo.
"Refaire un top 10 en Coupe du Monde"
V. V. : Tu as bossé dur à l’entraînement ?
V. V. : J’ai fait pas mal de course à pied après le Roc. Je voulais rester affûté au cas où une opportunité se présente. Depuis début janvier, je me suis bien remis au vélo. J’ai mon carnet d’entraînement sous les yeux, j’ai fait une soixantaine d’heures dans le mois jusqu’ici.
V. V. : Qu’est ce qui te paraît réalisable en terme d’objectif cette saison ?
M. M. : Je sais que ce sera dur. On ne revient pas si facilement que ça. Mais je pense que d’ici la fin de saison, si tout va bien, je serai capable de refaire un top 10 en Coupe du Monde. Et un top 5 en France.
V. V. : Tu reviens dans un team inconnu, personne ne voulait donc miser sur toi ?
M. M. : J’aurais eu la possibilité d’aller dans un grand team, mais je n’étais pas d’accord avec les conditions.
V. V. : Tes revenus auraient été indexés sur les résultats ?
M. M. : Oui, c’est ça. J’ai quand même un titre de champion olympique à mon palmarès, je suis en droit de demander un minimum. Je ne voulais pas revivre la même expérience que quand j’avais signé pour l’équipe Amore e Vita sur route. Je gagnais 1000 euros par mois, ce n’était pas simple. Au final, je regrette seulement de ne pas avoir pu signer dans un team français. Mais dans cette nouvelle équipe, j’ai tout pour réussir.
V. V. : Est-ce que l’on t’a fixé des objectifs précis au niveau des résultats ?
M. M. : On s’est entendu sur l’échéance de 2012, date des JO. J’ai toujours dans la tête le but de faire une médaille aux Jeux. Maintenant, je ferai déjà le point à la fin de cette saison. Dans quelques mois, j’en saurai plus sur mes chances d’atteindre ou non cet objectif.
V. V. : Est-ce que tu ressens une certaine pression ?
M. M. : Quand on tente un come-back, on en a toujours. Au fond de moi, je sais que je peux y arriver. Ma seule crainte vient de mon âge. J’ai 34 ans, je ne sais pas comment mon corps peut encore réagir. En même temps, ça fait quatre ans que je glandouille. Je me sens tout frais pour m’attaquer à ce nouveau défi. Si je dois terminer ma carrière, je veux sortir par la grande porte.